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Comment remettre en route sa voiture ancienne après hivernage ?

Les beaux jours (et le déconfinement) pointent le bout de leur nez… il est temps de sortir nos voitures anciennes d’hivernage ! Après vous avoir donné cet hiver toute une série de conseils pour bien hiverner sa voiture ancienne, vous trouverez ici les étapes à suivre pour la sortir d’hivernage et ainsi reprendre la route en toute sécurité à l’arrivée du printemps. En effet, tout comme l’hivernage, la remise en route d’une ancienne doit être réalisée avec précaution… Pas question de bâcler ce moment ! Alors, comment bien remettre en route sa voiture ancienne à la sortie de l’hiver ? 😉


ÉTAPE 1 : retirer la bâche ou la housse de protection

On commence bien sûr par retirer la bâche ou housse de protection que l’on a pris soin de mettre sur son bolide au début de l’hiver.

Si la bâche supporte le lavage, on la nettoie bien, on la fait sécher avant de la plier, de la mettre dans sa housse de protection et de la ranger dans un endroit sec et à l’abri des poussières. Une bâche mal pliée, non nettoyée ou non rangée peut s’endommager prématurément voire rayer la peinture de votre carrosserie lorsque vous la remettrez l’hiver prochain. Alors, on anticipe ! 😉

La mienne n’étant pas lavable, je me contente de bien la secouer et de la plier dans sa housse de rangement.

ÉTAPE 2 : charger et rebrancher la batterie

Afin de remettre en route sa voiture ancienne, il faut avant tout penser à la batterie. L’idéal est de laisser la batterie en charge durant toute la durée de l’hivernage. On utilise pour cela un chargeur avec un mode “entretien – hiver” de type CTEK. Dans ce cas, il suffira de reconnecter les bornes de la batterie aux cosses de la voiture à la sortie d’hivernage.

Si votre batterie n’a pas été chargée durant l’hiver, on la mettra en charge si possible 10 à 24h environ (selon la batterie et le type de chargeur) avant de procéder à la remise en route.

Dans tous les cas, il faut penser à ne charger la batterie que dans un endroit aéré. On peut la charger directement sur le véhicule sans la débrancher si elle placée dans une zone suffisamment ventilée. En revanche, si la batterie est présente dans un coffre confiné par exemple, il faudra la sortir de la voiture pour la mettre en charge. En effet, la batterie en se chargeant dégage de l’hydrogène, un gaz hautement inflammable et explosif.

ÉTAPE 3 : contrôler et ajuster la pression des pneus

Après l’hivernage, vos pneus ont toutes les chances de ne pas être à la bonne pression. Et ce pour deux raisons :

  • Si on a correctement fait les choses au moment de l’hiverner, les pneus ont été volontairement surgonflés pour éviter leur écrasement et leur déformation dus à l’immobilisation prolongée. Il va donc falloir diminuer la pression pour retrouver la valeur préconisée.
  • Durant les plusieurs mois d’arrêt, il y également des chances que vos pneus puissent, à l’inverse, perdre un peu de pression. Il faudra donc l’ajuster dans ce cas également.

Une bonne sortie d’hivernage passe par une bonne pression des pneus !

ÉTAPE 4 : déboucher les orifices (entrée du filtre à air et sortie échappement)

Lors de l’hivernage et surtout si votre auto est immobilisée à l’extérieur, on peut boucher l’entrée du filtre à air et la sortie de l’échappement pour éviter que des insectes, rongeurs ou autres nuisibles ne viennent s’y nicher.

On n’oublie pas donc pas de les déboucher au moment de la remise en route, sinon il risque d’y avoir quelques ratés au moment du démarrage ! 😉

ÉTAPE 5 : vérifier et ajuster les niveaux des liquides moteur

Qui dit redémarrage de sa voiture ancienne, dit forcément contrôle des niveaux : huile moteur, liquide de frein, liquide de refroidissement, liquide de lave glace…

Niveau d’huile moteur

On vérifie dans un premier temps le niveau d’huile moteur sur la jauge. Le niveau d’huile idéal se trouve entre le repère minimum et le repère maximum. Il n’est pas utile ni même conseillé que le niveau d’huile soit au maximum.

On ajuste avec une huile neuve si nécessaire.


Niveau de liquide de refroidissement

Le niveau de liquide de refroidissement a toutes les raisons d’être bas puisqu’il chauffe, s’évapore, et ne se trouve pas dans un circuit hermétique.

On ajuste donc le niveau du radiateur d’eau et du vase d’expansion, entre les deux niveaux MINI et MAXI. Attention à ne surtout pas remplir complètement le vase d’expansion ! L’eau en chauffant se dilate, s’expanse (d’où le nom “vase d’expansion”) et va finir par déborder par le bouchon ou le trop plein.


Niveau de liquide de frein et d’embrayage

Les circuits de frein et d’embrayage (si embrayage hydraulique) sont des circuits fermés : le niveau ne doit normalement pas baisser. Si c’est le cas et que votre niveau de liquide est bas, c’est qu’il y a forcément une fuite quelque part !

Contrôlez également la couleur du liquide : si il est très foncé et comme “encrassé” avec des dépôts, il va falloir prévoir son remplacement et une purge du système. Pour rappel, le liquide de frein doit être remplacé environ tous les 2 ans ou 50 000 km.


Niveau de liquide de lave-glace

Si vous n’utilisez pas un liquide de lave-glace 4 saisons ou spécial hiver, vous avez normalement vidé votre bocal de lave-glace avant l’immobilisation de votre ancienne, pour éviter que le liquide ne gèle.

Pensez donc à faire le niveau avant le redémarrage ! 🙂

ÉTAPE 6 : contrôle du plein d’essence

On conseille très fortement de faire le plein du réservoir d’essence avant d’immobiliser votre ancienne pour l’hiver. En effet, si votre réservoir est à moitié vide, de l’air vient s’infiltrer et de la condensation vient se former dans le réservoir. Cela a pour conséquences de former des gouttelettes d’eau dans l’essence et d’oxyder votre carburant. Ce qui n’est pas bon du tout pour la carburation et pour votre moteur en général.

Lorsque vous allez remettre en route votre voiture ancienne, vous risquerez de boucher partiellement votre circuit d’alimentation et notamment la cuve du carburateur. De plus, une essence oxydée ne conservant plus ses propriétés initiales, la combustion sera impactée. Il en résulte bien souvent des cafouillages et des ratés moteur.

Si vous n’avez pas fait le plein avant hivernage et que votre réservoir est presque vide, il est donc préférable de siphonner le reste d’essence de votre réservoir pour en remettre de la neuve. Certains réservoirs comme sur la 4L sont équipés d’un bouchon de vidange en dessous du réservoir pour faciliter l’opération. Sinon, il vous faudra siphonner à l’aide d’un tuyau et d’un jerrican ! 🙂

ÉTAPE 7 : redémarrage du moteur

L’idéal ici est d’abord de faire tourner un peu le moteur sans le démarrer. Ce n’est pas obligatoire mais cela permet de contrôler que tout va bien. Pour cela, il suffit de débrancher le fil haute tension de la bobine et de donner quelques tours de démarreur (pas trop longtemps, sans starter et sans appuyer sur la pédale d’accélérateur !). On peut aussi retirer les bougies pour ne pas forcer sur le démarreur. Cela permet de faire circuler l’huile dans le circuit de lubrification et le faire monter en pression.

On rebranche ensuite le fil haute tension et on met un peu de starter (selon votre voiture, la température extérieure etc… là, c’est vous qui voyez !). Lorsque vous tournez la clé pour démarrer le moteur, appuyez sur la pédale d’accélérateur pour créer une dépression au niveau de l’admission et faciliter le démarrage.

Lorsque le moteur démarre, veillez à ne pas trop le faire monter dans les tours et ne pas faire d’accélérations franches tant qu’il est froid ! Donnez simplement un petit filet de gaz pour maintenir le moteur en route et le laisser chauffer. On coupe le starter dès que le moteur tient le ralenti et on le laisser tourner.

Pensez également à bien vérifier que le témoin de pression d’huile s’éteint lorsque le moteur démarre… Si ce n’est pas le cas, on coupe tout de suite le contact ! L’idéal est d’avoir une jauge de pression d’huile et de température d’eau pour contrôler que tous les indicateurs soient au vert, mais toutes les anciennes n’en sont pas équipées.

Pour les voitures anciennes équipées de pompes à essence électriques, on met le contact quelques secondes avant de démarrer afin d’envoyer l’essence jusqu’au carburateur. On doit entendre la pompe qui se coupe lorsque l’essence est bien arrivée.


Redémarrage du moteur, en vidéo

Quelques tours de démarreur le temps d’amorcer le circuit d’essence puis le moteur démarre sans problème !

ÉTAPE 8 : contrôle des freins

Avant de prendre la route, prenez le soin de tester le fonctionnement de vos freins… ce serait dommage de vous retrouver dans le mur lors de votre première sortie de l’année ! 😉

Test freinage OK, on peut maintenant sortir notre belle !

Pour redémarrer proprement le moteur d’une ancienne sortie de grange après plusieurs années d’immobilisation, vous trouverez la méthode à suivre et mes conseils ici :


N’hésitez pas à partager vos questions ou remarques concernant la sortie d’hivernage et la remise en route de nos voitures anciennes en commentaires juste en bas de l’article, j’y réponds toujours avec plaisir ! 😉

7 commentaires

  • pierregdlj

    Impecc, c’est très complet et utile.

    3 remarques cependant :

    1) “Ici, comme vous pouvez le voir le niveau d’huile est au maximum… ce n’est pas l’idéal.”
    -> Lors d’un arrêt prolongé, l’huile a le temps de redescendre complètement dans le carter, ce qui n’est pas le cas en usage quotidien ou régulier (une bonne partie de l’huile reste dans le haut-moteur). Ce n’est donc pas déconnant que le niveau soit plus haut que d’habitude. Mais là où tu as raison, c’est que quand on fait le niveau d’habitude, souvent à chaud, il ne faut pas dépasser la moitié. Au delà, ça ne sert qu’à créer des fuites et brûler de l’huile inutilement.

    2) La R4 est équipée (du moins la mienne, GTL Clan de 1988) d’un bouchon de vidange du réservoir d’essence (bouchon carré, comme la boite). Il ne faut pas avoir peur de s’en servir.

    3) A propos de faire tourner le moteur sans allumage : pourquoi pas, mais alors ne surtout pas tirer le starter ni presser sur la pédale d’accélérateur, sous peine de noyer le moteur et galérer ensuite. Honnêtement, je ne le fais jamais, parce-que mon moteur ne redémarre jamais au quart de tour lors d’un arrêt prolongé, donc l’huile a largement le temps de monter. 😀

    Aussi, pour ceux qui comme moi ont une pompe à essence fatiguée : accélérer à fond (sans starter) au démarrage aidera le moteur à aspirer l’essence le plus rapidement possible. Évidemment, dès que le moteur tousse, il faut relâcher la pédale (et tirer le starter, normalement).

    PS : Ton liquide de frein est effectivement plus que mort, et ce n’est plus une purge qu’il faut, c’est une vidange complète de tout le circuit. 😀

    • Tristan

      Hello Pierre,

      Merci pour tes remarques !

      Concernant la vidange du réservoir d’essence, effectivement les R4 sont équipés d’un bouchon de vidange. Mais cet article s’adresse à la majorité des voitures anciennes, et certaines n’en sont pas équipées 😉

      Pour ce qui est de la “pré-lubrification” du moteur, évidemment il s’agit uniquement de faire tourner le démarreur quelques secondes, rien d’autre.

      Effectivement, enfoncer la pédale d’accélérateur à fond permet de créer une plus forte dépression, d’aspirer plus d’essence et donc de compenser une arivée d’essence faiblarde. Je vais le rajouter dans l’article 🙂

      Haha oui, ce n’est pas ma 4L et je ne sais pas quand le liquide de frein a été remplacé pour la dernière fois. Quand je dis “purge”, je parle bien sûr d’une vidange complète du liquide et du remplacement par un neuf, ce que je conseille de faire à chaque purge.

      Merci et à bientôt !
      Tristan

  • Jacques

    Bonjour
    On n’appuie surtout pas sur l’accélérateur pour démarrer avec le starter qui possède son propre circuit et fonctionne papillon fermé.
    Amicalement

    • Tristan

      Bonjour Jacques,

      Dans notre cas le starter ne possède pas “son propre circuit” mais n’est qu’un volet réduisant l’arrivée d’air dans le carbu. Il ne fonctionne donc pas papillon fermé.

      A bientôt,
      Tristan

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