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Notre expérience au Blue Rally Bardenas !

Dans la famille Blue Rally, le Bardenas représente le format le plus court : 4 jours intenses entre la traversée des Pyrénées et le désert des Bardenas Reales en Espagne ! J’ai eu la chance de participer à la première édition en Novembre 2021 et je voulais vous partager notre expérience 😉


Le Blue Rally Bardenas en quelques mots

Le Blue Rally Bardenas est un rallye touristique regroupant jusqu’à 50 équipages à bord des deux voitures les plus emblématiques de notre beau pays : la 4L (notre préférée, bien évidemment ! 😉 ) et la 2CV. Deux éditions par an sont proposées : une à l’automne, début Novembre (à laquelle nous avons participé) et une au Printemps (fin Mai). (EDIT) : désormais, l’édition du Printemps au mois de Mai est arrêtée.

Au programme, environ 850 kilomètres de parcours mélangeant routes de campagne, routes de montagne, cols (au nombre de 6 !) mais aussi pistes de désert. Et c’était là pour nous tout l’intérêt de ce rallye : malgré un format court, la promesse est à la fois de traverser des lieux magnifiques tout en s’amusant sur les pistes.

Alors, le Blue Rally Bardenas a-t-il tenu ses promesses ?

Notre aventure au Blue Rally Bardenas, édition automne 2021

Nous avons exceptionnellement choisi de participer à ce rallye à bord d’une 2CV ! Enfin, “choisi”, c’est un bien grand mot… Toutes nos 4L étaient louées par d’autres participants pour prendre le départ de cette première édition… c’était donc par défaut certes mais avec plein d’enthousiasme qu’on a fait notre première en Deuch, moi qui était jusque-là plutôt habitué aux rallyes-raids au volant d’une 4L !

La 2CV va-t-elle me faire changer d’avis par rapport à la 4L ? Le Blue Rally Bardenas a été un bon test, et je vous donne mon avis à la fin de l’article ! 😉


Avant de partir…

Il faut le dire, la préparation de notre 2CV a été un peu chaotique ! Je me suis principalement focalisé sur la préparation de 3 de mes 4L qui partaient en location et il ne me restait plus beaucoup de temps pour la Deuch…

A tel point qu’un déséquilibre de freinage à l’avant a failli nous faire abandonner l’aventure. Malgré une belle frayeur, nous avons pu finalement passer et valider le contrôle technique… 30 minutes avant le départ du rallye !

Le Blue Rally Bardenas nécessite malgré tout une bonne préparation (fiabilisation moteur, installation de plaques de protection moteur et réservoir, amélioration du refroidissement…) , le dénivelé du parcours et les pistes caillouteuses mettant à l’épreuve 2CV et 4L. Vous pouvez d’ailleurs retrouver nos articles complets sur le sujet :


Rentrons maintenant au cœur de l’aventure, jour par jour !

Jour 1 (190 km)

Le départ a lieu à la Métairie du Château (Montmaurin), à environ 1h30 de route au Sud de Toulouse. Un très beau lieu réunissant pour la première fois l’ensemble des voitures et des participants. Au programme, vérifications techniques et administratives, petit-déjeuner, discours de départ et séances photos pour nos anciennes !

On y arrive un peu en retard le temps de revenir du contrôle technique mais on y est accueilli très chaleureusement et avec le sourire. Le soleil est de la partie, la Deuch est dans les starting blocks, que demander de plus ?

Départ dans la bonne humeur pour le premier col (Col d’Aspin – 1489 m) et premières difficultés pour les titines : ça grimpe sévère ! Comme toujours, les moteurs des 4L chauffent pas mal et leurs chauffeurs ont hâte d’arriver là-haut. Pour ceux en 2CV comme nous, on se traîne un peu, mais aucun risque de surchauffe ! 😉

Après l’effort, le réconfort : c’est la pause déjeuner. Nous prenons notre pique-nique tous ensemble au soleil, un moment convivial et surtout, quel panorama !

L’après-midi, descente tranquille du col d’Aspin (2CV décapotée, on ne se refuse rien) pour rejoindre le Col de la Croix Blanche, petit col des Hautes Pyrénées. Arrivés à 830 m d’altitude, nous faisons connaissance avec les vaches du coin et profitons du paysage vierge, aussi dépaysant que relaxant.

Mais ce n’est pas le moment de se reposer… Nous reprenons la route pour le Pont d’Espagne, dernière étape (et pas des moindres) de la journée avant de rejoindre le camping. Nous sommes de nouveau face à un sacré dénivelé pour arriver là-haut mais le jeu en vaut la chandelle : un superbe spectacle nous y attend, entre ruisseaux, cascades, et une palette de couleurs incroyables notamment offerte par la forêt automnale.

Arrivés au Pont d’Espagne, nous profitons de la beauté des lieux, faisons quelques photos devant les cascades, puis nous devons rapidement repartir : la nuit commence à tomber, les premières gouttes se font ressentir, et nous devons rejoindre Lourde où nous allons passer la nuit. Et c’est sous une pluie battante que nous arrivons au camping où nous devons encore installer notre tente… c’est l’aventure comme on l’aime 😉

Mais un peu de “confort” ne fait pas de mal non plus… nous avons donc passé la soirée à l’abri, sur la terrasse d’un bungalow avec 3 autres équipages avec qui nous venions de sympathiser. Apéro pluvieux, apéro heureux !


Jour 2 (330 km)

Après une nuit en tente sous la pluie étonnamment agréable,le réveil l’est beaucoup moins lorsqu’il s’agit de replier notre tente détrempée dans la boue ! Heureusement, le bon petit-déjeuner nous remet vite en selle et nous reprenons la route en pleine forme.

Direction Lourdes comme point de passage, puis route vers les cols du Soulor (1474 m) et d’Aubisque (1709 m) où une belle surprise nous y attend : la neige ! Les paysages colorés et automnaux de la veille font ainsi place aux paysages enneigés tandis que quelques flocons continuent à tomber sur nos belles carrosseries. Encore une fois, dépaysement garanti !

Après une petite séance photos des titines dans la neige (évidemment), nous redescendons “tranquillement” en direction de l’Espagne. Enfin, pas si tranquillement que ça : entre la pente et les virages à répétition, cette fois-ci ce sont les freins qui sont mis à rude épreuve, tout particulièrement sur les Deuch équipées de tambours à l’avant. Il a beau neigé, les freins, eux, sont bien chauds !

On se dirige doucement en convoie (deux 2CV et deux 4L), en direction du col du Somport, où nous franchirons la frontière franco-espagnole, à plus de 1600 m d’altitude, sous une tempête de neige ! Si le temps ne nous a évidemment pas permis de profiter du panorama, l’expérience est unique et les frissons garantis 😉

Bon, on ne va pas se le cacher, gravir un col au volant d’une 4L ou d’une 2CV, sous une tempête de neige, quand on ne voit pas à plus de 10 mètres, ça n’est jamais très rassurant, même quand on roule quotidiennement en 4L comme moi depuis 10 ans. Mais nos anciennes nous ont une fois de plus étonné par leur robustesse et leur adaptabilité en toute situation… quel pied ! 🙂

Après cette parenthèse hors du temps, nous descendons pour retrouver les premières villes espagnoles en Aragon. Pas le temps de souffler, il nous reste 200 km de route direction Sud-Ouest pour rejoindre notre camping situé aux portes du Désert des Bardenas.

Mais comme si la journée n’était pas déjà assez riche en émotions, notre 2CV a décidé d’en rajouter un peu ! Nous sommes donc tombés en panne d’essence, sur la seule portion d’autoroute empruntée de tout le Blue Rally Bardenas… la jauge indiquait pourtant 1/2 plein ! Nous comprenons que la jauge est H.S, puisque le réservoir est vide… Heureusement, nous avons pu leur siphonner quelques litres d’essence sur la 2CV d’un autre équipage pour pouvoir rejoindre la prochaine station. Le tout de nuit, sur la bande d’arrêt d’urgence… Heureusement, plus de peur que de mal !

C’est donc quelques heures en retard que nous sommes arrivés à destination pour un repas plus que mérité au restaurant du camping… quelle journée ! 😉


Jour 3 (170 km)

Après une bonne nuit (fraîche !) en tente et un petit déjeuner au restaurant du camping, c’est parti pour le circuit phare de ce rallye : le désert des Bardenas !

Malgré les erreurs de guidage qui nous ont fait perdre une bonne heure (c’est ça de suivre des 4L sans se soucier du road-book ! 😉 ) ainsi qu’un petit pépin mécanique sur notre Deuch (une rotule de direction qui a pris du jeu sur les pistes), cette journée a été pour nous plus tranquille que les deux premières : pas de cols à gravir, pas de pluie ou de neige au programme, on va pouvoir simplement profiter des pistes du plus grand désert d’Europe !

Avec ses cheminées de fées, ses canyons et sa couleur ocre, le paysage du désert des Bardenas paraît sorti de nul part et rappel en effet certains grands parcs de l’Ouest Américain (notamment Monument Valley).

La journée sera consacrée à la découverte de ce désert, le tout exclusivement sur des pistes. Ces dernières sont globalement roulantes et très agréables que ce soit en 2CV ou en 4L, un vrai régal d’être au volant !

Arrivés malheureusement trop en retard pour partir sur la petite randonnée prévue par le road-book, nous avons pris le temps de balader dans les canyons et de faire des pauses photos avec nos titines devant les incroyables monuments naturels.

Le soir, retour au même camping que la veille (ce qui permet de laisser des affaires et ne pas trop s’encombrer sur les pistes) pour un repas et une petite soirée improvisée ! 😉


Jour 4 (170 km)

Quatrième et dernier jour de l’aventure, toujours dans les Bardenas ! Nous prenons la route le matin pour le Monastère royal de Sainte-Marie de Veruela, un lieu paisible et instructif où nous ferons une halte d’une heure.

Nous prendrons notre pique-nique le midi sur les hauteurs, dans un bois au calme nous offrant une joli panorama. Cette matinée plutôt tranquille nous aura permis de reprendre des forces pour affronter de nouveau l’après-midi les pistes du désert des Bardenas Reales, cette fois-ci dans la Bardena Negra !

La dernière piste de 19 km, grimpant sur les plateaux d’Alfarillo et de la Negra, a été pour nous le kiff ultime avant de terminer cette aventure. Une piste plus caillouteuse et plus technique que celles de la veille, avec, cerise sur le gâteau, des immenses flaques de boues qui ont fait le bonheur des plus joueurs d’entre nous !

Les 4L et 2CV ont donc eu le droit à leur bain de boue, ce qui explique leur état au moment de passer la ligne d’arrivée au Santuario de Sancha Abarca. Un lieu idéal pour une arrivée, au dessus de tout et offrant une vue incroyable à 360° sur tous les environs.

Après quelques verres et un discours de clôture vers 17h, c’est déjà l’heure de se quitter, avec émotion… Beaucoup de fierté d’avoir terminé cette aventure, mais aussi de la tristesse de quitter nos compagnons de route et de la nostalgie que ce soit déjà terminé... On s’est alors tous donnés RDV sur un prochain Blue Rally, en Écosse ou sur l’Europe ! 😉


Ce que l’on retient du Blue Rally Bardenas

Nous avons d’abord été particulièrement surpris par la variété des paysages traversés tous plus somptueux les uns que les autres. On ne s’y attend pas forcément quand on nous dit que l’on va faire un rallye dans un désert… Ce fut une très belle surprise ! Les couleurs de l’automne et la présence de la neige ont également participé au dépaysement total de l’aventure. On en prend plein la vue, le tout en seulement 4 jours, et c’est pour moi le gros point positif de ce rallye.

Même si ce n’est “que” 4 jours, c’est également une vraie aventure avec ses galères, ses hauts, ses bas, ses rencontres, ses peurs, ses rires, je ne m’attendais pas à ça non plus en si peu de temps et c’est ce que j’aime quand je pars sur un rallye !

L’équipe d’orga a été au top, nous avons été très admiratifs de la qualité de l’organisation, surtout quand il s’agit d’une première !

On pourrait simplement regretter le fait que le raid se termine un peu trop rapidement et qu’il n’y ait pas eu de soirée de clôture, je trouve personnellement que c’est toujours un moment phare et mémorable sur un rallye, en plus d’être un évènement idéal pour se dire au revoir. Peut-être sur une prochaine édition ? 😉 (EDIT) : désormais, les éditions du Blue Rally Bardenas se font sur 5 jours, avec bel et bien une soirée de clôture au Sanctuaire de Sancha Abarca !

Il faut aussi garder en tête que c’est un vrai “rallye” : les étapes sont longues et intenses avec beaucoup de temps passé sur la route, et il ne vous en reste pas beaucoup pour vous poser ou visiter. On aime ou on aime pas ce type de format, mais il faut simplement l’avoir à l’esprit avant de s’engager !

Au final, nous avons passé un moment incroyable sur ce Blue Rally Bardenas 2021, et ça nous a donné l’envie de repartir sur un rallye… pourquoi pas l’Écosse, cette fois-ci en 4L !

Plutôt 2CV ou 4L pour participer au Blue Rally Bardenas ?

Après 4 jours intenses de rallye-raid en 2CV, je peux enfin me faire un avis sur une utilisation intensive de la 2CV par rapport à la 4L. Le premier mot qui nous vient à l’esprit est : fatiguant ! 😀

En Deuch, le bruit du moteur est beaucoup plus présent dans l’habitacle que sur la 4L, la direction est plus dure, le freinage n’en parlons pas, il est presque impossible de dépasser les 100 km/h et l’accès au coffre est rendu compliqué par la petite malle arrière. Si pour une utilisation occasionnelle, ça n’est pas vraiment dérangeant, c’est vrai que quand on passe la majorité de sa journée dans la voiture, c’est assez usant !

Le plus long étant les trajets pour rejoindre le lieu de départ et pour rentrer chez soi. En 4L, on peut prendre l’autoroute tranquillement à 110-120 km/h, ça se fait très bien. En 2CV, prendre l’autoroute n’a pas vraiment de sens puisqu’on ne dépasse généralement pas les 90 km/h : il faut prendre la route et avoir tout son temps ! 🙂

Mais la Deuch a quand même des arguments en sa faveur qu’elle a pu mettre à l’honneur sur ce Blue Rally Bardenas :

  • Contrairement aux 4L, aucun risque que la 2CV ne surchauffe lors des différentes ascensions des cols pyrénéens grâce au refroidissement par air.
  • Lorsque le soleil pointe le bout de son nez, quel plaisir de pouvoir décapoter et profiter des magnifiques paysages cheveux au vent !

Au final, le rallye ne durant que 4 jours, cela se fait très bien en 2CV, pourvu que l’on prenne son temps. La conduite étant plus fatigante que sur une 4L, je vous conseille d’intervertir les rôles pilote / copilote régulièrement (ce que je n’ai pas pu faire, ma copilote n’étant pas très à l’aise avec la Deuch ! 🙂 ). Mais je dois dire que si c’était à refaire, et qui plus est pour un rallye plus long (Blue Rally Europe / Ecosse), je reprendrais ma bonne vieille 4L !

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