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Sortie de grange d’une Vespa (ACMA) 125 N de 1961

Lorsque l’on me propose la semaine dernière de restaurer une Vespa, j’avoue que dans un premier temps, je suis perplexe. A priori, les 2 roues, ce n’est pas tellement mon domaine de prédilection… Mais en apprenant ensuite que c’est une ACMA 125 de 1961 entièrement dans son jus et qu’elle est immobilisée depuis 15 ans sous abri… là, ça commence à piquer ma curiosité. Et quand je vois finalement les photos de la bête, son allure caractéristique et sa patine d’époque, je ne peux pas résister : on va lui redonner vie ! Après tout, cette Vespa est à la fois une sortie de grange et un véhicule ancien populaire : c’est parfaitement mon créneau ! Qui a dit qu’il n’y avait que les voitures qui avaient droit à leurs sorties de grange ? 😉


Je vous propose dans cet article une petite présentation globale du Vespa dans son jus, avant qu’il ne soit entièrement restauré. Je vous partagerai bien entendu l’avancement des travaux de rénovation au fur et à mesure dans les prochains articles.

Carte d’identité du Vespa

  • Marque : ACMA (Atelier de Construction de Motocycles et d’Automobiles. Cette ancienne entreprise française, implantée dans la Nièvre, était notamment spécialisée dans l’assemblage des scooters Vespa sous licence Piaggio, entre 1950 et 1962.
  • Modèle: Vespa 125 Type N. Modèle produit entre 1959 et 1962.
  • Année de mise en circulation : 1961.
  • Kilométrage : 16 459 km.
  • N° de châssis : 321 577. En tout 33 788 exemplaires ont été produits (N° 296 000 à 329 788).
  • Couleur : gris / beige (Dupont L8931). Teinte de substitution : code 114, beige Alpaga (Renault).
  • Lieu : toujours resté dans le sud de la France, dans le Var (83).
  • Durée et conditions d’immobilisation : environ 15 ans, au sec et sous abri.

Présentation et état des lieux du Vespa sortie de grange

Le Vespa est stocké depuis 15 ans sous abri, mais il a tout de même bien vécu ! Voici un petit aperçu de son état :

Présentation générale

De loin, le Vespa présente plutôt bien. Ses petits points de rouille en surface lui donne même un certain charme !

Je ne le remarque pas tout de suite, mais sa couleur gris clair n’est pas une teinte d’origine. Il n’existe que 3 coloris sur les ACMA Type N sorties d’usine :

  • Gris / beige (Renault : 114 – Alpaga : L8931)
  • Rouge / orange (Fiat Autobianchi 165 – Rosso Coralo Scuro 43720 alt.1)
  • Vert clair (Renault : 916 – Vert Celadon : H7918)

Or, aucune de ces teintes ne correspondent à celui de mon exemplaire du jour. C’est en commençant à le démonter que j’aperçois la teinte d’origine à certains endroits : il s’agit bien d’un gris / beige !

Il a été repeint à la va-vite sans avoir été démonté complètement : on peut d’ailleurs apercevoir des traces de peinture sur des éléments qui ne sont normalement pas peints (feu arrière, baguettes de sol etc).


Présentation du Vespa en détails

Sur ce modèle, tous les câbles sont incorporés dans le guidon, aucun n’est apparent contrairement aux générations précédentes de Vespa. Le phare avant est en relativement bon état, mais le chrome (intérieur et extérieur) est bien piqué. Le compteur Veglia, appelé “coquillage” de part sa forme, est gradué jusqu’à 90 km/h (pour une vitesse max d’environ 70 km/h).

Dans l’entrejambe, on trouve la tirette du robinet d’essence ainsi qu’une tirette de starter, qui n’est pas d’origine. On comprendra plus tard pourquoi… 😉

Toutes les clés sont bien présentes : deux pour l’anti-vol de direction, une pour la serrure du coffre gauche, une pour l’anti-vol de roue de secours.


Vous avez dit rouille ?

Comme on peut le constater, la rouille s’est installée un peu partout sur la carrosserie et tout particulièrement dans le fond de coffre et sur le plancher. Sur ces 2 zones, on n’est malheureusement plus sur de la rouille de surface : la tôle est bien attaquée en profondeur. Il va y avoir du travail de carrosserie ! 😉

La plaque d’immatriculation est vraiment dans son jus… et bien immatriculée dans le 83 (Var).


En détails : selle, rétroviseur et klaxon

Le rétroviseur se trouve sur le côté gauche, directement fixée sur le tablier.

La selle Radaelli deux places n’est pas d’origine, mais elle présente plutôt bien pour son âge, malgré le centre qui s’est décousu et la sangle incomplète. D’origine, il s’agit d’une petite selle une place, à laquelle on pouvait rajouter une seconde petite selle derrière, en option.

La tirette de starter se trouvant normalement en dessous de la selle, elle n’était plus accessible avec la selle deux places Radaelli. C’est pourquoi elle a été déplacée à côté de la tirette de robinet d’essence.


En détails : pédales et roues

En haut, la pédale de frein arrière (à gauche) et le kick (à droite).

Les roues de 8 pouces sont équipées en pneus Michelin 3.50-8 (bien craquelés avec le temps). La roue de secours et son support fixé sur le tablier avec anti-vol à clé était un équipement en option à l’époque.


Programme de restauration du Vespa 125 N

L’objectif est de redonner vie à ce Vespa de 1961, mais pas de n’importe quelle manière !

  • Réfection complète de la carrosserie : démontage et mise à nue totale, sablage, redressage, primaire anti-rouille, apprêt puis peinture complète.
  • Remplacement des éléments d’accastillage (baguettes de sol, contour de tablier, insignes…)
  • Rénovation de tous les éléments mécaniques de sécurité : commandes, freinage, suspension, direction, feux…
  • Restauration du moteur : démontage complet, révision de l’allumage, du circuit d’essence et carburateur, changement des roulements, joints, piston etc… selon l’état.
  • Remplacement du pot d’échappement.
  • Rénovation du réservoir d’essence (résine Restom).
  • Réfection des roues (sablage, peinture) et remplacement des pneus.
  • Nettoyage et rafraîchissement de la selle.

Vous pourrez dans les semaines à venir suivre l’avancement du projet de restauration de ce Vespa de 1961, étape par étape, sur le blog ! 😉


N’hésitez pas à me faire part de vos questions, commentaires ou expériences concernant les Vespa ACMA, j’y répondrai avec plaisir !

26 commentaires

  • pierregdlj

    Argh, j’adore. Un des seuls scooters qui me fasse envie.
    Quoique pour en avoir conduit un, c’est franchement très aléatoire et peur rassurant en tenue de route et freinage.
    Mais le bruit, les vitesses, le look… je suis fan.

    Perso je lui garderais sa patine extérieure, si possible.

    Bon courage !

    • Tristan

      J’adore aussi, pourtant je ne suis vraiment pas trop 2 roues habituellement…
      J’aimerais bien garder sa patine également, malheureusement il y a pas mal de corrosion profonde et je ne veux pas que ça altère la rigidité de la coque et donc la sécurité.
      Je suis en pleine réflexion…

      Merci à toi ! 😉

      • pierregdlj

        Bien sûr, ça ne doit pas le fragiliser.
        Mais la rouille que j’aperçois (depuis mon écran certes) est surtout cachée à l’intérieur, et là, tout est permis. 😀
        Pour figer la rouille de surface, le Rustol est pas mal. Je préfère le Ferose pour traiter, mais après ça devient noir, donc ça perd de son intérêt si on veut garder la patine.

        Au fait, tu es de quelle région ?

        Bon courage pour la suite. 😉

        PS : Cette fois-ci pour le site web, histoire de rester dans le sujet, je te présente ma vieille 125 2T !

        • Tristan

          Oui sur les photos on ne se rend pas bien compte, mais toute la partie centrale au niveau des pieds est rongée. Je ne veux pas faire de compromis sur la sécurité, donc je préfère le refaire plutôt que de laisser comme tel et risquer de fragiliser la coque.
          Le Rustol est pas mal en effet, mais il ne tient pas bien longtemps lorsqu’il est utilisé seul ou qu’il n’est pas recouvert.
          Je suis en PACA, dans le 13.

          Très sympa ce que tu fais, beau travail et belles photos ! 😉
          Merci,
          Tristan

  • OLIVIER

    je possède 2 type N identiques au votre , je viens de refaire les moteurs de A à Z , si vous voulez des conseils , n’hésitez pas , les miens sont d’origine ( 1 orange non repeint et 1 vert avec des voiles ), ce sont des modèles très faciles à conduire et très agréable sur la route , à plus Olivier

    • Tristan

      Bonjour Olivier,
      Merci beaucoup pour votre proposition. Pour le moment tout va bien sur la restauration.
      Génial pour vos 2 Vespa, j’espère qu’ils roulent bien. J’adore ces 2 teintes !
      A bientôt,
      Tristan

      A

    • Tristan

      Bonjour Henri,
      Il est trop difficile de donner une estimation sans avoir vu votre Vespa. Cela dépend beaucoup de l’état de la carrosserie (corrosion, déformations etc). Pour celui que je restaure, il faut compter environ 4000€ pour la totalité.
      A bientôt
      Tristan

  • cricketto

    Elle est dans son jus.
    J’ai simplement
    – mis des pneus neufs
    – nettoyé la bougie
    – fait le plein
    10 coups de kicks et le moteur a démarré.
    + ne bonne toilette (pour les photos).

  • PIERRE BONNARDEL

    hello a tous , si vous connaissez un vespa 125 ou 150 si possible ACMA en ortie de grange ou abandon de projet restauration ou autre j’en cherche deux ( pour moi et mon fils ) dans leur jus a restaurer j’y ai bien gout !! pas très riche mais je règle cash , merci à tous

  • Hadrien Caillet

    Bonjour, je recherche également une vespa de type pour un usage personnel, mais je ne m’y connais peu dans cette marque. Pensait vous que je puisse en trouver des similaires autours des 1000-2000€(d’ailleurs combien l’avez vous payez celle ci ?…), et si oui pouvez vous m’aiguiller ?

    Merci
    Et bonne restauration, qui j’imagine, à du bien avancer avec le temps…

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