Le blog,  Sorties de grange

État des lieux d’une 4L de 1964 avant restauration (E1)

Après deux ans d’hésitation, ça y est, c’est décidé : je vais restaurer cette Renault 4 première génération de 1964, récupérée dans un champ en Mars 2019 après plus de 35 ans d’immobilisation. Cet article est donc le premier d’une longue série qui vous présentera, étape par étape, l’ensemble du projet de restauration de cette 4L. Dans ce premier épisode, je vous propose l’état des lieux de la 4L, le travail qu’il y a à faire et l’organisation du projet de restauration. Bonne lecture ! 😉

Pourquoi me lancer dans la restauration de cette 4L à l’état d’épave ?

Lorsque j’ai récupéré cette 4L à l’état d’épave, j’étais perplexe : aurais-je le courage de me lancer dans une restauration complète ou est-ce que j’en fais simplement une banque de pièces détachées ?

A la fin de l’article que j’ai écrit en Août 2019 (Sortie de grange d’une 4L 1ère génération (1964)), j’étais d’ailleurs toujours indécis quant au sort que j’allais lui réserver. En effet, comme on va le voir juste après, la 4L est dans un état lamentable, et la restaurer entièrement est un travail de plusieurs années… Autant vous dire que j’étais sceptique !


Raison 1 : j’ai maintenant mon propre atelier de mécanique dédié aux voitures anciennes !

Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts ! J’ai lancé mon activité dans le milieu de la voiture ancienne et j’ai donc, depuis peu, un tout nouvel atelier qui me permet de travailler dans de bien meilleures conditions et surtout d’avoir suffisamment de place pour accueillir cette 4L et entamer un projet de restauration intégrale.


Raison 2 : l’engouement suscité par la vidéo Youtube sur la remise en route du moteur de la 4L

J’ai en effet entrepris une remise en route du moteur de la 4L que vous pouvez également retrouver sur Youtube. La vidéo a rencontré un beau succès et suite à ça, j’ai reçu énormément de commentaires et autres messages de soutien, m’encourageant à rénover cette 4L pour lui donner une seconde vie. J’avoue que cet engouement m’a énormément motivé et a pesé dans la balance pour ma décision ! 😉


Raison 3 : un modèle devenu rare et une histoire

Enfin, et c’est peut-être le plus important, si j’ai décidé d’entreprendre une restauration, c’est avant tout pour la 4L en elle-même et ce qu’elle représente pour moi.

Pour rappel, c’est une première génération de 1964 en 6V et 3 vitesses, un modèle qui commence à être rare aujourd’hui. En sauver une de plus de la casse et pouvoir la remettre sur la route, ça serait une fierté pour moi !

C’est une deuxième main, et le propriétaire à qui je l’ai récupéré l’avait depuis le début des années 70. Elle a toujours circulé en Provence, et notamment dans le village où j’ai vécu une partie de mon enfance. C’est d’ailleurs dans ce village qu’elle a été immobilisé durant 35 ans, dans un champ. Petite anecdote supplémentaire, cette 4L est de 1964, année de naissance de ma mère !

Autant de raisons qui m’ont poussé à faire le choix de la restauration complète. Allez, parlons peu, parlons bien, rentrons dans le vif du sujet !

Tour de la 4L et état des lieux

Je vais maintenant faire le tour de la 4L afin de vous montrer l‘étendue du travail qu’il y a à réaliser. Vous allez voir, c’est un projet monstrueux !

Vous pouvez également retrouver l’état de la 4L en détails et en vidéo :

La carrosserie

C’est, de loin, la plus grosse partie du projet. Dommage, car ce n’est pas vraiment ma spécialité ! :D. C’est aussi pour ça que j’ai longtemps hésité à me lancer dans une restauration…

Commençons par les ouvrants. Voyez ce qu’il reste du hayon arrière et de la porte conducteur… Il n’y a pas grand chose à faire ! Je vais devoir en trouver d’occasion…

Hayon arrière


Porte conducteur


Les autres portes sont moins abîmées, mais ont de la corrosion perforante un peu partout (sauf la porte du passager avant). Je vais certainement devoir découper et remplacer le bas des portes par des panneaux neufs.


Le capot

Le capot est malheureusement dans un sale état, tout le bas est en dentelles. C’est très difficile à réparer, d’autant plus que les tôles de réparation sont introuvables. Là encore, je vais certainement devoir en trouver un d’occasion en bon état !


Les ailes

Concernant les ailes : les deux à l’avant semblent pouvoir être récupérées, moyennant un gros travail de redressage. Celles de l’arrière en revanche sont rongées par la rouille, il sera plus judicieux de les remplacer par des neuves ou des occasions en meilleur état.


La caisse

La caisse en elle-même ne présente guère mieux… Il y a de multiples zones de corrosion perforante (haut des ailes arrières, charnières de portes etc). Ce sont des zones qui ne sont pas toujours faciles à réparer. Je ne sais pas encore si je vais pouvoir conserver la caisse (je l’espère !) ou s’il va falloir en trouver une autre.


Le moteur

C’est LE point positif de cette 4L. Nous avons réussi à redémarrer le moteur et à le faire tourner au ralenti sans problème. Tous les éléments sont donc présents et fonctionnels. Bien sûr, je vais quand même tout démonter pour contrôler, nettoyer, remplacer les pièces d’usure et remettre à neuf certaines pièces mais je devrais pouvoir en récupérer une très grande partie.

Enfin une bonne nouvelle pour cette restau’ !


Les trains et suspension

Côté trains, que ce soit pour l’avant ou l’arrière, difficile à dire tant que je n’ai pas tout démonté. Néanmoins, de visu, il semblerait que les différents composants soient encore récupérables (bras, triangle, barres de torsion, moyeu, porte-fusée etc). Bien sûr, il faudra les remettre à neuf et remplacer toutes les pièces d’usure ainsi que les éléments de sécurité.


Le châssis

Le quoi ?!! 😉 Il n’y a quasiment plus de châssis. Sans exagérer, je dirais qu’il ne reste pas plus de 50% de la tôle d’origine sur ce châssis. Les planchers sont de vrais gruyères, les longerons sont bouffés sur toute la longueur et les brancards et le berceau avant ne tiennent plus, tellement ils ont été rongés par la corrosion… Je crois bien que le remplacement du châssis est inévitable !


L’habitacle

Là encore, je crois que des photos valent mieux qu’un long discours ! Tout est à rénover, mais l’intérieur est presque complet : seule la banquette arrière est manquante. Je devrais pouvoir en retrouver une d’occasion sans trop de soucis.

Voilà pour le petit tour rapide de la 4L. L’objectif était simplement de se donner une idée de l’état de la bête. Je vous montrerais tout ça plus en détails au fur et à mesure de l’avancée de la restauration et du démontage.

Voyons maintenant comment va s’articuler tout ce projet !

Organisation du projet de restauration

Les objectifs

En terme de délai, je me donne trois ans pour finaliser cette restauration, sachant que c’est un projet annexe que je ferais en fil rouge. Je ne travaillerais pas dessus tous les jours !

L’objectif principal pour moi est de conserver un maximum d’éléments d’origine, même si parfois cela ne sera bien sûr pas possible. Je souhaite qu’une fois terminée, la 4L soit le plus proche possible de ce qu’elle était sortie d’usine.

Mon deuxième objectif est de faire le maximum moi-même. Je m’occuperais donc bien sûr de toute la partie mécanique (moteur-boîte, trains roulants, suspension, freinage etc), mais aussi de la partie carrosserie (redressage, soudure, masticage…). En revanche, je devrais sous-traiter certaines étapes de la restauration pour lesquelles je ne suis pas suffisamment équipé :

  • Peinture de la carrosserie
  • Rectifications diverses du moteur
  • Opération de zingage, chromage etc si nécessaire.

Les étapes de la restauration

Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais voilà, en gros, les différentes étapes que vous allez pouvoir suivre et qui vont rythmer la restauration de cette 4L de 1964.

1ère étape : Moteur-boîte de vitesse. Dépose du moteur, démontage complet, contrôle de toutes les pièces, remplacement des pièces d’usure, rectification, remontage… Cela me permet de laisser la 4L à l’extérieur et de ne travailler que sur le moteur à l’atelier, ceci pour gagner un peu de place.

2ème étape : Remise à neuf des trains roulants, suspension et système de freinage. Ici, on est sur des éléments de sécurité, on ne rigole pas avec ça ! Les éléments conservés seront contrôlés et rénovés si besoin, les pièces d’usure remplacées, afin de garantir une fiabilité optimale.

3ème étape : Achat et préparation d’un châssis neuf. Vu l’état du châssis actuel, ce serait complètement absurde que d’essayer de le rénover, puisque ça reviendrait à remplacer plus de la moitié des éléments par du neuf (très long et très coûteux). Autant partir sur un neuf. Il faudra néanmoins l’adapter pour une 4L première génération et le préparer : cire corps-creux, jointement de toutes les tôles, insonorisant sur les soubassements etc.

4ème étape : Une fois le châssis terminé, on va pouvoir remonter l’ensemble des éléments mécaniques dessus : le moteur retrouvera son compartiment et les trains avec tous les organes de suspension et de freinage pourront être remontés.

5ème étape : On va s’occuper de la carrosserie ! Les étapes précédentes permettront de me laisser le temps de trouver les éléments manquants : portes, capot, hayon arrière, peut-être une caisse complète… Je pourrais donc entamer le gros travail de sape : redressage, découpe, soudure, masticage si besoin, protection anti-corrosion etc etc. J’en aurais certainement pour plusieurs mois de travail !

6ème étape : Peinture ! Je ne le ferais pas moi-même, n’étant pas équipé. Ce sera l’œuvre d’un peintre professionnel ! Mais bon, ça, ça ne sera pas avant 2023 / 2024… 😉

Allez, AU BOULOT !!! 😉

11 commentaires

Laisser un commentaire