Préparation au 4L Trophy,  Rallyes-raids,  Tutoriels de réparation Renault 4L,  Tutos mécaniques et restaurations

[TUTO] : Monter une ligne d’échappement de 4L avec silencieux dans l’aile

C’est une astuce incontournable de toute préparation d’une 4L amenée à rouler sur des pistes, pour le 4L Trophy ou tout autre raid ! En effet, la position haute du silencieux dans l’aile le protège d’éventuels accrocs avec des pierres ou tout autre obstacle sur les pistes là ou au contraire les silencieux en position basse arrière finissent souvent par rompre voire tomber (très fréquent !) après une bosse par exemple. On vous explique donc ici comment procéder pour installer une ligne d’échappement avec silencieux avant sur votre trelle 🙂

POURQUOI REMPLACER LA LIGNE D’ÉCHAPPEMENT DE SA 4L ?

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles vous allez vouloir (ou devoir) changer la ligne d’échappement de votre 4L par une ligne neuve avec un silencieux dans l’aile avant.

Raison 1 : votre ligne d’échappement d’origine fatigue : pattes de fixations cassées, raccord du silencieux fendu, tube percé par la corrosion… il est temps de changer votre ligne !

Raison 2 : votre ligne d’échappement avec silencieux arrière pétarade beaucoup : c’était notamment notre cas. Le silencieux monté à l’arrière est réputé pour faire beaucoup de bruit, il pétarade (petite explosion dans le silencieux) notamment en descente lorsqu’on utilise le frein moteur. Vous n’aurez plus ces problèmes avec un silencieux dans l’aile, qui se trouve en début de ligne.

Raison 3 : vous souhaitez protéger votre échappement sur les pistes : sur les raids comme le 4L Trophy, il est extrêmement fréquent de voir des équipages perdre leur silencieux arrière après un accrochage ou à cause de fixations (silentblocs) en mauvais état. En effet sa position basse sous le châssis l’expose à ce genre de risques, ce qui n’est pas le cas du silencieux positionné dans l’aile, en partie haute. Aucun risque donc de perdre ce dernier sur les pistes. Et on peut vous garantir que rouler avec un échappement libre pendant des centaines de kilomètres, c’est juste intenable !  Certaines versions de 4L possèdent ce silencieux dans l’aile d’origine (fourgonnettes F6 notamment), mais pas les 4L berlines avec gros moteur Cléon par exemple.

 

DÉPOSE DE L’ANCIENNE LIGNE D’ÉCHAPPEMENT DE LA 4L (AVEC SILENCIEUX EN POSITION ARRIÈRE)

Étape 1 : dépose des silentblocs

Sur les 4L berlines, la ligne d’échappement avec silencieux arrière est fixé grâce à 4 silentblocs : 1 gros en position arrière qui soutient le silencieux et 3 petits qui soutiennent la ligne (1 à l’arrière, 1 central et 1 à l’avant). La nouvelle ligne que nous allons monté ici est plus courte, puisque la sortie d’échappement s’effectue non plus à l’arrière mais sur le côté, juste devant la roue arrière gauche. La ligne n’est donc fixée qu’avec deux petits silentblocs, celui de l’avant et celui en position centrale. On retire donc complètement les deux silentblocs de l’arrière, puis on décroche les pattes de fixation de la ligne d’échappement des 2 silentblocs avant, qu’on laisse fixés sur le châssis.

Voici le gros silentbloc arrière, tenant le silencieux. Il ne sera pas réutilisé, on le dépose donc complètement.
Il s’agit ici du petit silentbloc arrière (derrière la roue arrière gauche). Idem pour celui-ci, on l’enlève complètement, il ne servira pas pour la nouvelle ligne.
Ici le petit silentbloc “central”. On retire l’écrou fixant la ligne actuelle dessus, mais on laisse le silentbloc en place, il permettra de fixer la nouvelle ligne.
Idem pour ce silentbloc, qui sera réutilisé pour la nouvelle ligne. Etant donné le coût d’un silentbloc, n’hésitez pas néanmoins à le changer si nécessaire.

 

Étape 2 : déconnexion de la ligne du tube de collecteur

Les fixations de la ligne d’échappement aux silentblocs étant toutes déposées, il ne reste plus qu’à la déconnecter du tube en sortie de collecteur, côté moteur. Pour cela, il est vivement conseillé d’appliquer du dégrippant en amont pour faciliter le desserrage du collier et la dépose de la connexion. En effet, il arrive souvent que les deux embouts des tubes se soient colmatés par la rouille, la dépose peut donc parfois s’avérer difficile. Pour faciliter la manipulation de la ligne, on a préféré soulever légèrement la 4L, la mettre sur chandelle et retirer la roue pour avoir un accès plus aisé. Il ne reste qu’à tirer sur la ligne tout en la faisant pivoter pour la décoller du tube de collecteur.

On desserre ensuite le collier fixant la connexion des 2 tubes puis on fait coulisser le collier (à l’aide d’un tournevis par exemple) vers le tube du collecteur pour faciliter la dépose.
Roue déposée, on a une meilleure prise en main dans l’aile pour sortir la ligne du tube d’échappement. La ligne complète est maintenant déposée !

 

MONTAGE DE LA NOUVELLE LIGNE D’ÉCHAPPEMENT (AVEC SILENCIEUX DANS L’AILE)

La ligne d’échappement neuve que nous allons monter sur notre 4L se compose de 3 parties : un silencieux que l’on va placer dans l’aile, un tube coudé reliant la sortie de silencieux jusqu’au dessous du plancher et le tube final qui fera la sortie d’échappement sur le côté. Voici les références des pièces que nous avons utilisé :

Silencieux avec ses 2 sorties : WALKER réf. 01538
Tube coudé avec sa patte de fixation : WALKER réf. 08456
Tube arrière final avec sa patte de fixation et sa sortie latérale : WALKER réf. 08457
Assemblage des 3 éléments de la ligne

 

Étape 3 : mise en place du silencieux

Le fait d’avoir déposé la roue et soulevé la voiture permet d’avoir un accès beaucoup plus aisé à l’intérieur de l’aile pour venir y présenter le silencieux. Ce dernier a deux sorties : une horizontale que l’on vient insérer dans le tube en sortie du collecteur et une qui va vers le bas et où l’on va venir connecter le tube coudé à la prochaine étape. Pour cette étape, on se contente de fixer le silencieux en partie haute sur le tube du collecteur avec le collier adéquate.

On applique un peu de pâte (mastic) de montage sur le tube qui va accueillir la ligne d’échappement pour assurer une étanchéité parfaite.
Petite astuce : avant de serrer le collier pour maintenir les 2 tubes, on applique de la graisse cuivrée haute température sur la vis pour faciliter les futures déposes.
On emmanche ensuite le tube du collecteur dans le tube du silencieux et l’on serre modérément le collier de sorte à ce que l’on puisse encore ajuster le silencieux.
Le silencieux doit se trouver en position horizontale (parallèle à l’aile) avec la sortie vers le bas.

 

Étape 4 : mise en place du tube coudé

Le tube coudé vient s’insérer directement à la sortie du silencieux. Comme fait plus haut, on applique du mastic échappement et l’on serre le tout à l’aide d’un collier (diamètre 38). Il est conseillé également d’appliquer de la graisse au cuivre sur les filetages du collier. Ensuite, nous allons devoir fixer le tube au niveau du plancher à l’aide de la patte présente sur le tube et du silentbloc déjà existant. Attention, il faut bien souvent ajuster la patte de fixation (à l’étau ou à l’aide d’une pince multiprise) pour qu’elle soit parfaitement alignée au silentbloc.

Avant d’assembler le tube coudé avec le silencieux, on insère dessus le collier de serrage (que vous devrez acheter séparément, ce diamètre 38 n’existant pas sur l’ancienne ligne).
La patte inférieure du tube se fixe sur le silentbloc existant. Comme vous pouvez le voir, la patte n’est pas bien alignée, il faut l’ajuster parfaitement pour ne pas forcer sur le silentbloc.
Voilà le tube coudé en place !

 

Étape 5 : mise en place du tube arrière final (sortie d’échappement)

Aucune difficulté pour le montage du tube arrière. On commence par l’emmancher sur le tube coudé, et on l’on fixe la connexion avec un collier adéquate (diamètre 36) que l’on peut récupérer sur l’ancienne ligne. On fixe ensuite la patte du tube sur le silentbloc déjà en place sur le châssis (vous aurez peut-être besoin ici aussi d’ajuster l’angle de la patte de fixation pour qu’elle tombe parfaitement sous le silentbloc). Avant de serrer définitivement le collier de serrage des tubes, pensez à bien ajuster la sortie d’échappement pour qu’elle ne soit ni trop proche du châssis, ni trop basse.

Emmanchement du tube arrière dans le tube coudé.
Mise en place du collier de serrage (diamètre 36 mm).
Fixation de la patte du tube arrière sur le silentbloc (désolé pour la qualité de la photo…)
Voilà la sortie d’échappement finale, sur le côté, juste devant la roue.

 

ASTUCE : ISOLATION THERMIQUE DU SILENCIEUX DANS L’AILE

Si comme on l’a vu précédemment l’installation du silencieux dans l’aile a bien des avantages en ce qui nous concerne, il a néanmoins un défaut : sa proximité des aile et joue d’aile les fait beaucoup chauffer. Cela n’est pas un problème en soi, sauf lorsque l’on doit réaliser des opérations mécaniques dans le compartiment moteur, moteur chaud. Etant donné que cela nous arrive très souvent, on a décidé de remédier à cela, en installant un isolant thermique très haute température à proximité du silencieux.

Étape 6 : installation d’un isolant sur l’intérieur des ailes

Nous avons donc opté pour une plaque d’isolant spécifique, résistante aux très hautes températures (jusqu’à 960°C radiant). Il suffit de la découper (au cutter ou aux ciseaux) aux dimensions et à la forme voulue (après avoir réalisé un patron en carton par exemple) puis de la coller à l’intérieur de l’aile. L’isolant est auto-adhésif mais pensez au préalable à bien nettoyer la surface intérieure pour un encollage durable.

Température de l’aile à l’intérieur du compartiment moteur après 10 minutes de ralenti et quelques accélérations : sans isolant, ça chauffe ! (53,8°C)
L’isolant que nous avons utilisé est composé d’une feuille d’aluminium embouti, une isolation en fibre de verre, et une face autocollante haute température.
On découpe la plaque à la forme voulue en pensant bien au trou de passage du tube d’échappement dans l’aile.
Encollage de l’isolant à l’intérieur de la joue d’aile. La plaque est assez maniable et prend facilement la forme (biscornue) de l’aile.
Et voilà le travail !
On passe de 54°C à 27°C : l’isolant thermique fait bien son travail !

L’isolant thermique se révèle être très efficace : en réalisant le même test que tout à l’heure (ralenti pendant 10 minutes avec quelques accélérations), la température de l’aile à l’intérieur du compartiment moteur a diminué de moitié (27,2°C au lieu de 53,8°C) ! Plus besoin de se protéger les bras à chaque intervention 🙂

Note : nous n’avons isolé ici que l’intérieur de la joue d’aile (côté compartiment moteur donc). Idéalement, il faudrait faire de même sur l’intérieur de l’aile (côté carrosserie extérieur) pour ne pas vous brûler les jambes lorsque vous vous penchez dans le compartiment moteur.

N’hésitez pas à nous partager votre expérience, question ou commentaire en bas de cette page ou sur notre Facebook (Sortie de Grange) ou Instagram (sortiedegrange) 😉

15 commentaires

Laisser un commentaire